Soutenance de thèse de Louis Pijaudier-Cabot : “La pluralité des mondes possibles. Espace et modalités chez Leibniz à partir de ses antécédents scolastiques et modernes”

Bonjour à toutes et tous,

J’ai le plaisir de vous convier à la soutenance de ma thèse de doctorat en philosophie intitulée « La pluralité des mondes possibles. Espace et modalités chez Leibniz à partir de ses antécédents scolastiques et modernes », préparée à l’École normale supérieure – PSL.

La soutenance aura lieu le jeudi 19 décembre en salle Favard (46 rue d’Ulm, Paris) à partir de 14h. Le jury sera composé de :

Anne-Lise Rey, Professeure à l’Université Paris Nanterre (présidente)
Jean-Christophe Bardout, Professeur à l’Université Rennes 1 (rapporteur)
Jacob Schmutz, Professeur à l’Université catholique de Louvain (rapporteur)
Delphine Bellis, Maîtresse de conférences à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 (examinatrice) Jeffrey McDonough, Professeur à l’Université Harvard (examinateur)
Frédéric Nef, Directeur d’études à l’EHESS (examinateur)
Jean-Pascal Anfray, Maître de conférences à l’ENS – PSL (directeur)

Si vous souhaitez suivre la soutenance par visioconférence, vous pouvez m’écrire (louis.pijaudier- cabot@ens.psl.eu) afin que je vous transmette le lien.

La soutenance sera suivie d’un pot auquel vous êtes convié·es. Je vous remercie de me faire savoir par avance si vous vous joindrez au pot.

Bien cordialement,

Louis Pijaudier-Cabot

Résumé : L’examen des problèmes de la pluralité des mondes, de la localisation spatiale et de la relation de compossibilité vise ici à mettre au jour la genèse de la théorie des mondes possibles durant la première modernité. Si cette théorie trouve sa pleine expression chez Leibniz, l’étude de l’évolution des rapports entre l’espace et les modalités depuis l’époque médiévale permet d’en mesurer l’originalité. Le corpus leibnizien recouvre deux usages des mondes possibles, l’un modal et l’autre cosmologique, qui s’inscrivent dans des traditions distinctes. Or, l’étude de ses antécédents scolastiques, en particulier jésuites, faisant état de mundi possibiles à des fins théologiques ou cosmologiques permet d’identifier les continuités et les ruptures dans lesquelles s’inscrit la métaphysique leibnizienne, ainsi que le degré de synthèse qu’elle opère entre ces différentes discussions d’origine scolastique, puis reprises par les modernes. Trois thèses ayant partie liée d’un point de vue conceptuel forment la trame chronologique de notre étude. D’abord l’affirmation tardo-médiévale de la puissance divine de créer d’autres mondes remit en question la forme du cosmos aristotélicien ; puis la réception moderne du débat sur la relation entre l’immensité divine et les espaces imaginaires initia une théorie de la localisation indépendante de toute inclusion corporelle ; enfin, la théorie de la science moyenne impliquant des séries de conditionnels contrefactuels constitua une réponse influente au problème de la compatibilité de la prescience divine avec la liberté humaine. Cette triple inflexion ouvre la voie à la conception d’une pluralité de mondes alternatifs comme autant d’ensembles maximaux d’individus possibles liés par des relations spatio-temporelles. L’indépendance, au moins apparente, de ces étapes qui jalonnent la formation de la théorie des mondes possibles nous a amené à privilégier la reconstruction d’arguments en s’appuyant sur l’identification d’influences conceptuelles entre théologie naturelle et métaphysique. Cette étude contribuerait ainsi à lever un point aveugle historique concernant la généralisation de l’utilisation du concept de monde dans l’analyse des modalités.